Le commandant Massoud est donné pour mort. Le chef de l'opposition au régime taliban, touché dimanche par les éclats d'une bombe déclenchée par deux kamikazes qui s'étaient présentés comme des journalistes arabes, a succombé à ses blessures alors qu'il se trouvait encore en Afghanistan, a annoncé vendredi l'agence de presse islamique afghane (AIP) basée au Pakistan, qui a de bons contacts avec les deux camps. L'information a été confirmée dans la soirée par l'agence officielle iranienne IRNA, citant des «sources afghanes» à Téhéran, c'est-à-dire l'opposition qui tient l'ambassade d'Afghanistan à Téhéran.«Il semble malheureusement se confirmer que le commandant Massoud a péri», a déclaré le ministre des Affaires étrangères français Hubert Védrine quelques heures plus tard.
Rumeurs. Jusqu'au bout, sa garde rapprochée aura tenté de faire durer l'incertitude, tant le destin du chef de guerre, âgé de 47 ans, semblait déterminant pour l'avenir de la résistance afghane. Jusqu'à jeudi, on le disait soigné dans un hôpital de Douchanbé au Tadjikistan, ou sur le point d'être transporté par avion spécial dans un hôpital parisien. Son remplacement, en principe temporaire, par le chef de ses services de renseignements, le général Mohammad Fahim, indiquait néanmoins que le chef historique d'une opposition qui ne contrôle plus que 5 % du territoire afghan, était dans un état critique. Vendredi soir encore, le Collectif Liberté Afghanistan basé à Paris démentait le décès, sur la base d'une co