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Oussama ben Laden, grand Satan du monde occidental

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Ben Laden: Al-Qaeda décapitéedossier
Héros de l'Islam pour les uns, suspect pour les autres, le Saoudien est l'homme le plus recherché.
publié le 15 septembre 2001 à 0h49
(mis à jour le 15 septembre 2001 à 0h49)

La kalachnikov remplace le glaive mais, pour le reste, l'imagerie le campe bien dans le rôle de Saladin, le héros légendaire du monde arabe qui vainquit les croisés, leur reprit Jérusalem et provoqua la troisième croisade. Sur les affiches qui représentent Oussama ben Laden et que l'on placarde dans certains quartiers populaires des villes pakistanaises, on le voit vêtu de blanc, chevauchant un destrier rebelle et taillant en pièces d'invisibles adversaires. Derrière lui, la terre ouvre ses entrailles et un feu purificateur en jaillit. Considéré depuis déjà plusieurs années comme l'ennemi numéro un des Etats-Unis, suspecté d'être le principal cerveau des attaques terroristes du World Trade Center et du Pentagone, il est admiré dans les milieux islamistes comme l'héritier, voire l'incarnation, du chevaleresque Saladin. A voir les photomontages qui le représentent campant avec complaisance dans le rôle du paladin musulman, on découvre qu'il est loin d'être insensible à cette comparaison, pourtant outrée.

La Mecque et Médine. Né à Riyad en 1957, il fait des études de management et de sciences économiques à l'Université du roi Abdul-Aziz, à Djeddah, grand port d'Arabie Saoudite et quartier général de sa famille. Ensuite, celui que ses partisans appellent «le saint guerrier» aurait très bien pu céder à l'appel d'une vie dorée et oisive qui lui était promise. Son père, Mohammed ben Laden, l'une des plus puissantes fortunes du royaume, avait de longue date gagné la confiance des dir