Jérusalem
de notre correspondante
Sous la pression des principaux membres de son gouvernement et d'une grande partie de son opinion publique, Ariel Sharon a exigé vendredi de son ministre des Affaires étrangères, Shimon Pérès, qu'il annule la rencontre prévue dimanche avec le leader palestinien Yasser Arafat.
Camouflet. C'est un sérieux camouflet pour Pérès qui, depuis quelques jours, déployait tous ses efforts pour organiser ce rendez-vous reporté de semaine en semaine depuis près d'un mois. Mais c'est aussi un camouflet pour le président américain George Bush, qui, vendredi, avait «exhorté le Premier ministre israélien à poursuivre ses efforts en utilisant les canaux existants entre le chef de la diplomatie israélienne Shimon Pérès et le président Yasser Arafat pour accomplir des progrès sur l'arrêt des violences et entamer la mise en oeuvre du rapport Mitchell».
Ariel Sharon, qui avait laissé Shimon Pérès reprendre l'initiative auprès d'Arafat au lendemain des attentats antiaméricains, s'est rendu compte sur le tard que l'opinion israélienne risquait de lui reprocher son manque de cohérence. Jeudi, le chef du gouvernement israélien n'avait en effet pas hésité à comparer Yasser Arafat à Oussama ben Laden lors d'un entretien avec le secrétaire d'Etat américain Colin Powell.
Crédibilité. Dès lors, alors que les Israéliens n'hésitent plus à montrer du doigt quiconque ose faire une différence entre les actes terroristes contre les Etats-Unis et le terrorisme palestinien (lire encad