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Libération
Interview

«Accepter qu'il n'y a pas de solution militaire»

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publié le 21 septembre 2001 à 0h52

De passage à Paris pour présenter son livre (1), Shlomo Ben Ami a été le ministre des Affaires étrangères d'Ehud Barak et l'un des négociateurs clés avec les Palestiniens. Il analyse l'impact des événements américains sur la crise au Proche-Orient et les perspectives ouvertes par le cessez-le-feu.

Voyez-vous aujourd'hui une chance réelle pour la paix?

Tant chez les Palestiniens que chez les Israéliens, j'imagine difficilement s'enclencher une dynamique conduisant à la paix. Il existe bien une opportunité, mais beaucoup va dépendre des pressions américaines et internationales. Il va falloir convaincre les deux parties que le grand combat contre le terrorisme international passe par la résolution du conflit. Or on semble plutôt assister en ce moment à des gestes tactiques, des tentatives de rallier le camp des «bons».

Arafat est un champion mondial pour sortir des impasses, avec des manoeuvres comme donner son sang pour les victimes des attentats. Le problème c'est de savoir s'il a une vision du futur. Ma modeste expérience me fait penser qu'il agit par tactique. Il ne veut pas répéter l'erreur de la guerre du Golfe, lorsqu'il s'était rangé du côté des «mauvais». De plus, lui et Sharon ont de très faibles marges de manoeuvre car ils sont à la tête de larges coalitions. L'espoir, c'est que la communauté internationale s'investisse suffisamment pour transformer ces gestes tactiques en de véritables dynamiques.

La communauté internationale estime désormais que la résolution du confli