Moscou de notre correspondante
Dix ans après la chute de l'Union soviétique, la Russie a finalement libéralisé la vente et l'achat de la terre. Un nouveau code foncier a été adopté hier par la Douma, la Chambre basse du Parlement, obtenant en troisième et dernière lecture 257 voix contre 130. L'opposition communiste, qui bloquait ce dossier depuis dix ans, a démonstrativement quitté la salle, tandis qu'autour du Parlement un petit groupe de manifestants criait son opposition à la nouvelle loi.
Jamais débat n'avait autant échauffé les esprits. Les leaders communistes et leurs alliés agrariens juraient qu'il était question «de guerre et de paix» ou bien «d'intégrité et d'indépendance», se promettant d'ameuter la population. Celle-ci n'a pas suivi. Lors des débats précédents, certains députés en étaient venus aux mains, sans entamer toutefois la détermination du gouvernement à faire aboutir ce projet réclamé par le président Vladimir Poutine comme un moyen de relancer les investissements et de faire reculer la corruption.
Exceptions. Pour rassurer une opinion qui garde un mauvais souvenir de la privatisation du secteur industriel, le gouvernement a toutefois exclu de ce code foncier toutes les dispositions concernant les terres agricoles. Celles-ci feront l'objet d'une seconde loi fédérale, qui sera débattue ultérieurement. De même, certaines restrictions s'appliqueront aux étrangers, qui ne pourront pas acheter de terres dans les zones frontalières. «Le nouveau code ne concerne q