Les Polonais ont enterré Solidarité et plébiscité les postcommunistes lors des législatives d'hier. Crédité d'environ 44% des suffrages selon les premières estimations données dans la soirée par la télévision, le parti SLD (Alliance démocratique de gauche), bâti sur les ruines de l'ex-Parti communiste, qui faisait liste commune avec un petit parti socialiste, fait un retour retentissant sur la scène politique. Il pourrait même rafler la majorité absolue des sièges au Sejm (Chambre des députés).
Tout le pouvoir. Tous les sondages donnant le SLD gagnant, le seul enjeu du scrutin résidait dans la question de savoir s'il pourrait gouverner avec son petit allié ou s'il devrait former une alliance plus large. Assurés de leur victoire, les postcommunistes avaient concentré tous leurs efforts sur cet objectif avoir tout le pouvoir et avaient déjà fait connaître le nom de leurs ministres. Vendredi soir, le président Aleksander Kwasniewski, issu lui-même du SLD, avait discrètement pesé en ce sens, appelant les électeurs à voter pour une «majorité parlementaire stable». Les postcommunistes avaient gardé un souvenir amer de leur alliance avec le Parti paysan, lui aussi issu de l'ère communiste, lors de leur séjour à la tête du gouvernement de 1993 à 1997. Ils semblaient hier soir avoir gagné leur pari.
Toujours selon les premières projections, le scrutin marque la triste fin de Solidarité. Les deux formations ( la coalition sortante au pouvoir et l'Union de la liberté) qui en sont iss