Jérusalem, Gaza envoyée spéciale
«Si la rencontre Pérès-Arafat ne se fait pas, on dira qu'elle doit se faire; si elle a lieu et se passe mal, on dira qu'il en faut une autre.» Arrivé dimanche soir à Jérusalem pour une visite de 48 heures en Israël et dans les territoires, Hubert Védrine donnait la mesure du blocage de la situation. Il résumait en même temps, sans beaucoup d'illusions, le rôle modeste que peuvent jouer la France ou l'Europe. «Mais, considère le chef de la diplomatie française, il faut surmonter les blocages pour favoriser le début d'un processus de désescalade car l'engrenage conduit chaque fois au pire.»
«Triple jeu». Pour la France, cela passe par la fameuse rencontre Pérès-Arafat, finalement annulée in extremis dimanche par Ariel Sharon. Privé de ce qui aurait donné plus de sens à sa visite, Védrine a fait contre mauvaise fortune bon coeur. D'autant que son homologue israélien, Shimon Pérès, très affecté par la énième annulation de son tête-à-tête avec le leader palestinien, a tenu à lui assurer qu'il n'y renonçait pas. «Ce n'est pas la fin de l'histoire, a-t-il déclaré. Il y a toujours de l'espoir.»
L'espoir, c'est de toute évidence les Américains et le «début de changement de tonalité» observé lors de la récente visite de Jacques Chirac à Washington. Colin Powell continue certes à considérer que Arafat «joue un triple jeu et ment». Mais, depuis les attentats du 11 septembre, il ne concentre plus la pression «seulement sur Arafat», il multiplie les coups de