Berlin de notre correspondante
Le score de 19,4 % engrangé dimanche par le «shérif» de Hambourg, Ronald Schill, fait courir un frisson dans tout le pays: l'Allemagne, à son tour, aurait-elle son Haider? La percée régionale de ce juge de 42 ans, qui n'a fondé qu'en juillet 2000 son Parti de l'offensive de l'Etat de droit (PRO), est totalement inédite dans le paysage politique très cimenté d'outre-Rhin. Mais nombre de traits rapprochent Schill du leader populiste autrichien: carrure sportive, toujours élégant, Ronald Schill, comme Jörg Haider, base l'essentiel de son argumentaire sur le besoin d'ordre, la sécurité et la lutte contre la criminalité, étrangère en particulier.
Promesse. Après quarante-quatre ans de gouvernement social-démocrate, Hambourg a besoin de «changement», a aussi plaidé Schill, avec succès: la coalition rouge-verte qui gouvernait la ville a perdu sa majorité dimanche et, pour la première fois depuis 1957, le SPD devra probablement céder la place à un maire chrétien-démocrate (CDU), prêt à gouverner avec Ronald Schill et le petit parti libéral.
Dans cette coalition, Schill pourrait se voir attribuer le poste dont il rêvait: celui de ministre local de l'Intérieur. A charge pour lui de remplir sa promesse électorale: réduire de moitié la criminalité à Hambourg dans les cent jours.
De Haider certainement, Ronald Schill a appris comment tétaniser les foules, en contant le sort de quelques multirécidivistes, plus ou moins imaginaires, comme cet enfant de la rue qui