«C'était un enfant merveilleux, souriant, calme et travailleur»: lundi soir, dans un grand hôtel du Caire, Mohamed al-Amir Atta a rassemblé les journalistes pour en finir une bonne fois pour toutes, espère-t-il, avec les questions sur son fils. Le 11 septembre, Mohamed al-Amir al-Sayed Awad Atta, 33 ans, était aux commandes du Boeing qui a frappé le premier une tour du World Trade Center, affirment les enquêteurs du FBI qui le tiennent pour l'un des principaux organisateurs. Agrippé à ses notes, son père refuse encore d'y croire, il évoque un tout autre Mohamed. Né le 1er septembre 1968 à Kafr al-Sheikh, dans le delta du Nil, Mohamed a passé son enfance au Caire. Enfant modèle, «excellent élève, lit le père, il passait ses vacances à lire des romans ou des publications scientifiques. Il n'aimait pas les jeux classiques des garçons comme les batailles avec des pistolets par exemple. Son loisir préféré consistait à jouer aux échecs avec moi». Avocat reconnu, cheveux blancs, lunettes strictes et costume cravate à rayures, Mohamed al-Amir père présente bien. La famille, typique des classes moyennes égyptiennes, habite un immeuble assez quelconque à la périphérie sud-ouest du Caire. Les deux soeurs ont aussi étudié, jusqu'à devenir professeurs à l'université .
1992, étudiant appliqué en architecture
La famille se dit pieuse, mais sans excès: le père ne porte pas la zebiba, ce cal noir au front qui témoigne de l'ardeur des prières au sol. «Nous sommes de bons musulmans, mais jamais aucun d'entre nous n'a appartenu à un m