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Libération

Londres envisage le retour de la carte d'identité

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Supprimée en 1952, elle n'a été imposée qu'en temps de guerre.
publié le 27 septembre 2001 à 0h56

Londres de notre correspondant

«Vos papiers!» Les policiers britanniques vont devoir réapprendre ces deux mots disparus de leur vocabulaire depuis près d'un demi-siècle. Dernier contrecoup des attentats, le ministre de l'Intérieur, David Blunkett, examine «très sérieusement» la possibilité de réintroduire la carte d'identité. Une mesure exceptionnelle prise seulement à deux reprises et uniquement en temps de guerre.

Guerres mondiales. Au pays de l'habeas corpus, le droit à l'anonymat est considéré comme une liberté fondamentale. La Grande-Bretagne se flattait encore récemment d'être l'un des rares pays de l'Union européenne (avec la Suède, l'Irlande et la Norvège) à ne pas posséder de pièce d'identité. Hors de la tumultueuse province d'Irlande du Nord, barrages et contrôles préventifs ne font pas partie des moeurs sécuritaires du royaume. Le gouvernement de Sa Majesté n'a fiché ses concitoyens que pendant les deux conflits mondiaux. L'introduction de pièces d'identité était considérée comme un moyen de traquer les déserteurs, les espions allemands et les resquilleurs du système de rationnement. Très impopulaire, le document a été supprimé en 1952 par le Premier ministre Winston Churchill. Le président de la Haute Cour de justice, lord Goddard, craignait alors que son maintien ne dresse la population contre la police.

En 1995, John Major avait envisagé de mettre fin à cette exception britannique. Le cabinet conservateur était tellement divisé sur cette question qu'il a même reno