Rome de notre correspondant
Avec plusieurs semaines de retard sur le calendrier promis, le Conseil des ministres italien a enfin dévoilé vendredi le projet de loi destiné à régler les conflits d'intérêts entre fonctions publiques et affaires privées. Le texte concerne au premier chef le président du Conseil, Silvio Berlusconi, propriétaire d'un empire économique qui englobe, entre autres, les trois principales chaînes de télévision privées du pays.
Très attendu, ce projet risque de ne pas changer grand-chose: il ne prévoit en effet ni cession obligatoire d'actifs ni transfert de la gestion des affaires de l'homme politique à un administrateur ou à un comité neutre (blind trust).
Contrôle. Au grand dam de l'opposition, le gouvernement Berlusconi a retourné le problème en se bornant à instituer une Autorité de contrôle qui aura pour mission de surveiller les actes de l'exécutif. Concrètement, trois personnalités «indépendantes», nommées par les présidents de la Chambre des députés et du Sénat (aux mains de la droite) devront «s'assurer que les membres de l'exécutif n'ont pas agi en faveur de leurs intérêts privés au détriment de l'intérêt public». Et qu'ils se sont, par exemple, abstenus de participer aux décisions gouvernementales pouvant avoir une influence sur leurs biens privés.
En cas de problème, l'Autorité ne peut qu'alerter le Parlement, chargé en dernière instance de régler la question. Le texte prévoit toutefois l'obligation pour les membres du gouvernement de suspendre