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Libération

Assassinat d'un journaliste en Irlande du Nord

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Une milice d'ultras protestants a revendiqué le crime.
publié le 1er octobre 2001 à 1h08

Londres de notre correspondant

Le cessez-le-feu proclamé par les groupes paramilitaires protestants en Irlande du Nord semble plus que jamais remis en question après l'assassinat vendredi soir d'un journaliste local très renommé, Martin O'Hagan. Le gouvernement britannique pourrait bien le déclarer officiellement rompu. Une mesure lourde de conséquences pour un processus de paix déjà très mal en point.

Menaces. Martin O'Hagan, 51 ans, quittait son pub habituel et regagnait sa maison à Lurgan, dans le comté d'Armagh, quand des coups de feu ont été tirés d'une voiture. Il aurait identifié l'un de ses agresseurs et crié son nom avant de mourir, selon son épouse, qui se trouvait à ses côtés. Le véhicule volé a été retrouvé dans un quartier loyaliste de la ville. Catholique, père de trois enfants, il travaillait pour un tabloïd de Dublin, Sunday World, diffusé au nord comme au sud de l'île.

Le reporter avait reçu plusieurs fois des menaces, notamment de Billy Wright, un chef loyaliste qu'il avait surnommé «King Rat» (le roi des rats). Ce dernier a été tué dans la prison du Maze par les républicains, mais ses compagnons avaient juré de le venger.

En 1991, Martin O'Hagan avait exposé dans un documentaire diffusé sur Channel Four les liens troubles entre des gradés du Royal Ulster Constabulary (la police locale), des hommes d'affaires et les loyalistes. De son enquête, il avait tiré un livre ­ The Committee ­ devenu depuis un best-seller aux Etats-Unis.

L'assassinat a été revendiqué lors