Jérusalem
de notre correspondante
Rien ne va plus entre les Etats-Unis et Israël. George Bush a piqué un coup de sang, jeudi, en entendant Ariel Sharon appeler l'Europe et les Etats-Unis à renoncer à «s'entendre avec les Arabes aux dépens d'Israël», citant l'«erreur funeste» du «sacrifice de la Tchécoslovaquie aux nazis», en 1938, «pour une solution provisoire». Par le biais de l'ambassade des Etats-Unis en Israël et du Conseil national de sécurité, le président américain a fait savoir vendredi au Premier ministre israélien qu'il jugeait ces propos «inacceptables». Le secrétaire d'Etat, Colin Powell, a lui-même pris son téléphone pour s'assurer que le message était bien passé auprès du chef du gouvernement israélien.
Polémique. Effaré par les conséquences de ses propos, Sharon a aussitôt tenté de faire marche arrière. «Le Premier ministre n'a évidemment pas voulu dire que l'Amérique et ses dirigeants agissaient de façon déshonorante dans la situation présente en ce qui concerne Israël», a essayé de tempérer Zalman Shoval, un proche conseiller de Sharon, vendredi soir. «Il souhaitait envoyer un message d'alerte à chacun, y compris à nous-mêmes, mais spécialement aux dirigeants du monde libre, pour faire savoir que la politique du compromis ne marche jamais.» C'est qu'Ariel Sharon avait assez mal pris les déclarations de George Bush, qui s'était dit favorable, mardi, à la création d'un Etat palestinien. La polémique intervient d'ailleurs alors que le secrétaire à la Défense, Dona