Des violentes émeutes ont fait un mort tué par les forces de sécurité et une centaine de blessés, jeudi et vendredi, à Labiod Sid Cheikh, à 500 km au sud d'Alger. Elles ont éclaté, rapporte samedi la presse algérienne, après que le sous-préfet de la région eut annoncé des mesures jugées insuffisantes par la population de cette petite ville des hauts plateaux déshérités. Quelque 300 personnes, des jeunes pour la plupart, ont incendié et saccagé les symboles de l'Etat, notamment le siège de la mairie, plusieurs édifices publics ainsi que la permanence du Rassemblement national démocratique (RND), l'un des principaux partis de la coalition gouvernementale.
La révolte couvait depuis plusieurs années dans cette région pastorale où la population est abandonnée à elle-même. Selon le quotidien El Watan, quelque 120 travailleurs d'une entreprise communale, qui n'ont pas reçu de salaire depuis dix-huit mois et n'ont aucune couverture sociale, observaient un sit-in dans l'indifférence totale des autorités locales.
Comme lors des émeutes qui ont éclaté en Kabylie, au printemps dernier, avant d'essaimer dans le reste du pays, la colère a été exacerbée par le népotisme, les abus et la hogra, ce mépris teinté d'injustice dans lequel les autorités tiennent les Algériens. Les habitants, précise El Watan, avaient demandé au préfet d'El Bayadh de prendre des mesures à l'encontre des élus du RND accusés de nombreux dépassements. En vain. Signe de l'inquiétude d'Alger face à ces émeutes: le mi