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Libération

Les «excuses sincères» de Tokyo à Pékin

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Le Premier ministre nippon a présenté ses condoléances pour la guerre.
publié le 9 octobre 2001 à 1h12

Pékin de notre correspondant

Coïncidant avec le début des frappes occidentales en Afghanistan, le geste du Premier ministre japonais a été quelque peu occulté. Pourtant, Junichiro Koizumi avait choisi un lieu symbolique pour présenter ses «excuses et condoléances sincères» aux victimes chinoises de l'agression japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale: le pont Marco-Polo, près de Pékin, où a démarré, en 1937, la campagne japonaise qui fut marquée par des atrocités sur une grande échelle. Et il s'est exclamé: «Nous ne devons plus jamais nous faire la guerre.»

Ce geste était destiné à calmer la colère chinoise après la visite de Koizumi, en août dernier, à un autre lieu symbolique, un sanctuaire shintoïste dédié aux victimes japonaises, dont les criminels de guerre condamnés lors du procès de Tokyo, en 1945. Pékin avait également dénoncé les manuels scolaires «révisionnistes» auxquels le gouvernement japonais avait donné son accord.

Offre d'appui. Mais le voyage éclair du Premier ministre japonais, reçu par le président Jiang Zemin et le Premier ministre, Zhu Rongji, avait une arrière-pensée militaire plus actuelle: rassurer les dirigeants chinois après l'offre japonaise d'un appui logistique aux Américains dans leur guerre en Afghanistan, alors que la Constitution limite l'armée japonaise à une fonction d'«autodéfense». Koizumi a demandé à la Diète, le parlement japonais, une modification de la loi à cet effet.

«Militarisme japonais». Le porte-parole chinois avait conseillé la