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Libération

Au pays de la guerilla colombienne

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La région du Caguan a été cédée aux révolutionnaires en 1998.
publié le 12 octobre 2001 à 1h14

Bogota de notre correspondant

«Bienvenue dans la zone démilitarisée.» Campés sous la pancarte blanche, les guérilleros font descendre les passagers d'une camionnette au milieu des sacs de bananes et des caquètements de poules, pour offrir le café. Après un survol rapide des papiers d'identité, les jeunes soldats des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) laissent entrer le véhicule dans leur zone, le Caguan: 42 000 kilomètres carrés cédés en novembre 1998 à la principale guérilla du pays (environ 16 500 hommes) par le président colombien, Andres Pastrana, pour y mener des négociations de paix. Une zone grande comme la Suisse. L'expérience est de plus en plus controversée: émissaires du gouvernement et porte-parole de la guérilla s'y réunissent depuis trois ans, sans avoir abouti à un cessez-le-feu. L'armée, les paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (extrême droite) et les deux guérillas des Farc et de l'Armée de libération nationale continuent de s'affronter dans une guerre civile qui a fait 200 000 morts depuis 1964, et 3 000 enlèvements en moyenne chaque année.

Police civique. L'émotion suscitée par l'assassinat par les Farc, la semaine dernière, de la très populaire ex-ministre de la Culture, Consuelo Araujonoguera, a choqué le pays et, paradoxalement, fait naître une lueur d'espoir. Car aussitôt après, les Farc ont fait une concession, annonçant qu'ils étaient prêts à discuter d'une trêve. Le président Pastrana a décidé dimanche de leur donner une ch