Pristina envoyé spécial
A cinq semaines des élections générales au Kosovo, le ministre français des Affaires étrangères Hubert Vedrine est venu vendredi appeler les Kosovars «à un sens des responsabilités». Ce scrutin permettra d'élire, le 17 novembre, l'assemblée de cette province, pour la première fois depuis l'instauration du protectorat international en juin 1999. Les Occidentaux craignent que le nouveau parlement du Kosovo, théoriquement toujours partie intégrante de la Yougoslavie selon la résolution 1244 de l'ONU, ne proclame une indépendance souhaitée par la quasi-totalité des Albanais, qui représentent aujourd'hui plus de 95 % de la population. Cette indépendance risquerait d'entraîner des réactions en chaîne dans toute la région, notamment en Bosnie. Mais les Européens ont de réels moyens de pression: le Kosovo, où sont déployés 42 000 soldats de la Kfor, pour un an sous commandement français, vit toujours sous perfusion internationale.
Polis. «Ne placez pas la communauté internationale devant de nouvelles difficultés et ne créez pas un nouveau facteur d'instabilité», a demandé Hubert Védrine aux leaders des partis albanais et serbes du Kosovo ainsi qu'aux représentants de la société civile qu'il a reçus tous ensemble au siège de la Minuk (l'administration de l'ONU pour le Kosovo). Le ton était poli et les exposés des partis albanais très conventionnels, remerciant les Occidentaux pour leurs aides. Mais ils n'ont pas non plus caché certaines choses qui fâchent. «Nous