Buenos Aires correspondance
Deux ans après leur débâcle, lors de la présidentielle de 1999, les péronistes sont redevenus la principale force politique de l'Argentine. Ils ont largement remporté les élections législatives de dimanche et, selon des résultats encore partiels, leurs candidats ont triomphé sous l'étiquette du Parti justicialiste dans les deux Chambres du Congrès. La coalition au pouvoir, l'Alliance, ne s'est imposée que dans cinq provinces et dans la capitale, perdant un bon tiers des électeurs qui avaient porté au pouvoir Fernando De la Rua.
Les Argentins ont donc plus sévèrement sanctionné les mesures de choc de l'Alliance contre la crise économique, et notamment les réductions de salaires, que les faits de corruption qui ont entaché la gestion du dernier cabinet péroniste, celui de Carlos Menem toujours sous le coup d'une peine de prison préventive. Révélateur: le parti de Domingo Cavallo, le très libéral ex-ministre de l'Economie de Menem, appelé à la rescousse en mars par De la Rua, a obtenu à peine 3 % des voix.
Renégociation. A partir du 10 décembre, quand les nouveaux députés prendront possession de leurs sièges, le président Fernando De la Rua va devoir gouverner sans majorité. «Cela promet une vie politique très agitée», note le politologue Julio Godio, directeur de l'Institut du monde du travail. Et quelques alliances contre nature: «On pourrait assister à un accord au Congrès entre le nouvel homme fort du péronisme, Eduardo Duhalde, qui a obtenu 40 %