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Libération

Sharon perd son extrême droite

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Démission de deux ministres, opposés au retrait d'Hébron.
publié le 16 octobre 2001 à 1h17

Jérusalem de notre correspondante

L'état de grâce d'Ariel Sharon aura duré huit mois. Contraint par la communauté internationale et la gauche israélienne d'alléger les restrictions imposées aux Palestiniens, le gouvernement a enregistré hier ses premières défections. Le ministre des Infrastructures, Avigdor Lieberman, et le ministre du Tourisme, Rehavam Zeevi, qui représentent les éléments les plus à droite et les plus antiarabes de la Knesset, ont annoncé hier qu'ils abandonnaient leur portefeuille pour protester contre le retrait israélien, effectué hier à l'aube, de deux quartiers palestiniens d'Hébron et, plus globalement, contre les efforts de paix américains.

«Supercadeau». Après ces démissions, Ariel Sharon disposera encore de 76 sièges au Parlement, sur un total de 120, mais ces démissions pourraient marquer le début d'une érosion de sa majorité et se terminer par le type de crise politique qui avait balayé du pouvoir son prédécesseur, Ehud Barak. D'autant qu'en coulisse «Bibi» Netanyahou, son grand rival du Likoud, ne cesse d'attiser la colère des colons, espérant ramasser la mise en cas de constitution d'un nouveau gouvernement.

«L'unité nationale est vitale pour Israël... Vous m'avez fait beaucoup de peine mais vous avez fait un supercadeau à Arafat aujourd'hui. Pour lui, votre démission est un rêve», s'est emporté hier Ariel Sharon en direction des deux démissionnaires dans son discours d'ouverture de la Knesset.

Les colons juifs ont si mal pris le retrait de l'armée