Moscou de notre correspondante
A l'époque soviétique, l'Abkhazie était une oasis de calme, un lieu de villégiature de la nomenklatura, jouissant de ses plages et de ses primeurs. Staline y avait sa villa. Et les militaires leurs établissements balnéaires réservés. Aujourd'hui, les fonctionnaires ont été remplacés par les nouveaux Russes. Ils vivent à l'ombre des militaires, qui, eux, se trouvent plus à l'est, dans le cadre d'une force dont le mandat est d'empêcher la reprise du sanglant conflit ayant opposé, peu après l'éclatement de l'Union soviétique, l'Abkhazie séparatiste et la Géorgie nouvellement indépendante. Alors que, depuis une quinzaine de jours, une guerre d'escarmouches se livre dans les montagnes abkhazes et géorgiennes, cette force de paix, composée de près de 2000 soldats russes, est aujourd'hui contestée. Sa présence a gelé le conflit au lieu de le résoudre et Tbilissi réclame son départ, ou au moins le départ d'une partie de celle-ci, et son remplacement par des troupes internationales.
Souveraineté. Neuf ans après l'éclatement du conflit, la situation est bloquée. L'Abkhazie, qui avait proclamé son indépendance au moment où la Géorgie se séparait de Moscou, continue d'attendre sa reconnaissance internationale et ne veut pas du départ des Russes, seul lien avec le monde extérieur. La Géorgie, affaiblie par la perte de l'Abkhazie, mais aussi la sécession de l'Ossétie du Sud et les difficiles relations avec l'Adjarie frondeuse, rêve toujours de recouvrer sa sou