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Libération
Interview

«Le secret bancaire n'existe pas quand il y a terrorisme ou criminalité»

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publié le 18 octobre 2001 à 1h17

Ministre suisse des Affaires étrangères, Joseph Deiss réplique aux accusations du ministre des Finances britannique, Gordon Brown, et de certains membres du Congrès américain, qui ont laissé entendre que les banques helvétiques sont un havre pour des opérations financières de réseaux terroristes.

Comment réagissez-vous aux accusations de Newt Gingrich, l'une des figures de proue du Congrès américain, qui affirme: «Les banques suisses doivent maintenant rompre avec leur loi du secret pour chercher tout ce que nous avons besoin de savoir sur le terrorisme»?

Soyons clairs: le secret bancaire n'existe pas quand il y a terrorisme ou criminalité. Ce message a de la peine à passer, puisque, visiblement, il y a encore des gens qui croient que la Suisse est un havre pour des activités criminelles ou terroristes. C'est totalement infondé. Pour conserver les intérêts de la place financière suisse, nous faisons tout pour être irréprochables sur ces questions. Je rappelle que dès 1999, au titre de la coopération internationale, la Suisse a bloqué des comptes qui pouvaient être liés à des mouvements terroristes, alors que certains pays qui profèrent aujourd'hui des accusations viennent seulement de geler des comptes. Nous sommes en la matière en position de leadership.

Avez-vous pris des initiatives concrètes?

Avec l'Allemagne, nous avons lancé l'initiative d'Interlaken, que nous allons présenter en novembre aux Nations unies à New York. L'idée est de repenser la philosophie des sanctions pou