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Libération

Opération séduction en Asie du Premier ministre nippon

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Ses excuses en Corée et en Chine n'ont pas convaincu.
publié le 18 octobre 2001 à 1h17

Tokyo de notre correspondant

Elles se sont à nouveau rassemblées face au Parlement nippon. Malgré les «excuses sincères et les remords profonds» prononcés en Chine et en Corée du Sud par le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, la militante pacifiste Yayuri Matsui et quelques autres continuent de battre le pavé à Tokyo, pétitions en main. Pas question, pour ces activistes, de lâcher prise alors que les députés japonais s'apprêtent à voter une loi autorisant pour la première fois le déploiement des forces d'autodéfense à l'étranger. Si les mots «historiques» du chef du gouvernement ont été «appréciés», leur portée reste limitée aux yeux de ces volontaires engagées de longue date aux côtés des «femmes de réconfort» asiatiques, ces anciennes esclaves sexuelles de l'armée impériale dont les plaintes sont systématiquement déboutées au Japon: «Koizumi a employé les grands moyens pour éteindre le feu qu'il a lui-même contribué à rallumer», commente Yayuri Matsui, en référence à la visite effectuée par ce dernier le 15 août au temple Yasukuni de Tokyo, le sanctuaire nationaliste qui honore, entre autres, la mémoire de criminels de guerre. «Le Japon ne doit pas seulement s'excuser. Il doit solder les comptes de son histoire.»

Renouer le dialogue. L'accueil mitigé rencontré à Pékin, et plus encore à Séoul, par Junichiro Koizumi lors de ses deux visites éclairs du 8 et 15 octobre, démontre donc que le fossé entre l'archipel et ses voisins est loin d'être comblé. La crise internat