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Libération

La Pologne clôt le chapitre de Solidarité.

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Le gouvernement postcommuniste investi aujourd'hui.
publié le 19 octobre 2001 à 1h18

Pour la première fois depuis l'effondrement du Mur de Berlin en 1989, les postcommunistes polonais détiennent tous les leviers du pouvoir: le gouvernement, qui doit être investi aujourd'hui par le Parlement, la présidence et une confortable majorité relative à la Diète (chambre basse). Haut lieu de la résistance au communisme, la Pologne clôt ainsi le chapitre de Solidarité, ouvert en août 1980 avec la grève des ouvriers des chantiers navals de Gdansk, et s'engage dans une ère de désenchantement et de frustrations, produits de la transition.

Le fait marquant des législatives du 23 septembre est incontestablement le succès de trois partis extrémistes qui cumulent désormais près d'un quart des sièges de députés. La Pologne avait jusqu'ici évité cet écueil. Les difficultés économiques et le malaise social ­ un chômage frôlant les 18 % ­ ont fait basculer l'électorat vers ceux qui promettent des solutions simples. Emmené par le bruyant Andrzej Lepper, un éleveur de porcs spécialisé dans les actions de protestation, Samoobrona (Autodéfense), qui a remporté 10 % des voix et 53 sièges de députés (sur 460), promet un minimum social à tous les laissés-pour-compte et assure que tout ira mieux «quand nous gouvernerons». Droit et Justice (44 sièges), obsédé par la corruption et le crime organisé, réclame le rétablissement de la peine de mort. Enfin la Ligue des familles (38 sièges), liée à l'aile la plus réactionnaire de l'Eglise, dénonce l'Europe comme la source de tous les maux, la déc