Vladimir Poutine, en annonçant le démantèlement de sa base d'écoutes militaires à Cuba, vient de faire un nouveau pas en direction de George Bush, mais porte un coup dur à Fidel Castro. Le président américain ne s'y est pas trompé, qui se félicitait hier de cette «indication supplémentaire que la guerre froide est terminée» : «La Russie et les Etats-Unis ne sont plus des adversaires.» Le président russe l'avait déjà prouvé au lendemain du 11 septembre, en accordant à Washington un soutien sans précédent. Moscou a également annoncé mercredi l'abandon de sa base militaire au Viêt-nam. Mais le retrait de la base de Lourdes, à une soixantaine de kilomètres de La Havane, est une décision bien plus lourde de conséquences.
Embargo. Depuis 1994, La Havane reçoit une compensation d'au moins 200 millions de dollars pour l'utilisation de cette base, la plus importante installation secrète de Moscou hors frontières, où travaillent 1 500 militaires russes et leurs familles. La Russie s'en acquittait par des livraisons de pétrole et de nourriture indispensables à l'île, soumise à un embargo américain depuis 1961. Alors que Poutine vient de décider d'une hausse des dépenses d'armement, Moscou économise le «loyer» d'une base de la guerre froide : «Pour cette somme, nous pouvons envoyer dans l'espace vingt satellites militaires», a lancé le général Kvachnine, chef d'état-major, qui souhaite un départ dès «cette année».
Isolé. La Havane s'est immédiatement déclarée «en total désaccord» avec le