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Libération

Un «assassinat cible» embrase Bethleem

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Retour des chars israéliens pour protéger la colonie de Gilo.
publié le 20 octobre 2001 à 1h19

Bethléem, Beit Jala envoyée spéciale

Entre les murs de la mosquée et ceux de l'église de la Nativité, le crépitement des rafales d'armes automatique emplit la place de la Mangeoire, au sommet d'une des collines de Bethléem. Debout sur les toits, des miliciens tirent vers le ciel pour saluer une dernière fois Atef Abayat, chef militaire du Fatah (le mouvement de Yasser Arafat) à Bethléem, tué la veille au soir dans l'explosion de sa voiture avec deux de ses camarades, dans une opération d'«assassinat ciblé», attribuée par les Palestiniens aux Israéliens. A leurs pieds, des centaines de personnes assistent à l'oraison funèbre: vieillards en keffieh appuyés sur leur canne; fidèles protégés du soleil par leur tapis de prière; enfants au visage d'adulte; Tanzims (les milices du Fatah, ndlr), fusil à l'épaule et chargeurs dans la poche; chebabs (jeunes Palestiniens) cagoulés de noir, bandeau vert du Hamas autour de la tête, fusil-mitrailleur dans une main, téléphone portable dans l'autre... Responsable de nombreuses attaques anti-israéliennes, Abayat figurait en haut de la liste des hommes recherchés par Tsahal. Il faisait partie de l'un des principaux clans de la région de Bethléem où il contribuait à faire la loi. Un parent de cet Abayat, déjà, avait été assassiné l'année dernière par l'armée. «Les Israéliens nous qualifient tous de terroristes, mais ce sont eux qui font régner la terreur dans la région, ce sont eux les terroristes!, s'enflamme un jeune Palestinien vêtu de noir.