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Libération

«Nous ne voulons pas d'un autre Liban»

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Les partisans de la paix en Israël condamnent l'invasion des territoires.
publié le 22 octobre 2001 à 1h20

Jérusalem de notre correspondante

«Shalom, ken! Milkhama, lo! (en hébreu: la paix, oui, la guerre, non, ndlr) Nous ne voulons pas d'un autre Liban!» Ils étaient moins d'une centaine d'Israéliens, samedi soir, à clamer leur colère devant la résidence du Premier ministre Ariel Sharon, à Jérusalem. «C'est normal, nous avons monté cette manifestation à la hâte, en réaction à l'invasion des territoires. Beaucoup d'entre nous n'ont pas été prévenus», plaide un militant de La Paix Maintenant, l'organisation pacifiste israélienne à l'origine du rassemblement. Universitaires ou artistes, ils se connaissent tous ou presque, se croisent habituellement au théâtre ou au musée. Ce soir, à la lumière des torches, ils échangent leur désespoir et leur épuisement.

Prétexte. «Il n'y a pas de solution. Sharon ne veut pas engager de négociations sérieuses. Il a donc tout intérêt à briser le cessez-le-feu imposé par les Américains, et faire en sorte que l'Intifada continue. Il a utilisé le prétexte du meurtre de Zeevi (le ministre israélien du Tourisme assassiné mercredi par un Palestinien, ndlr) pour envahir les territoires», explique l'universitaire Dan Bitan. A ses côtés, quatre jeunes hurlent: «L'occupation génère le racisme!» «J'aime Israël, c'est bien pour cela que je manifeste, mais toute cette haine m'épuise... Je lutterai pour la paix tant que je serai là, mais, si cela continue ainsi, je partirai», soupire une adolescente.

Médias diaboliques. Pourquoi le camp de la paix est-il si exsangue?