Berlin de notre correspondante
La capitale allemande est repassée au rouge. Le Parti social-démocrate (SPD) a remporté les élections locales anticipées organisées hier à Berlin, avec quelque 30 % des suffrages, selon les premières estimations, contre 22,4 % au précédent scrutin de 1999. Douze ans après la chute du Mur, qui divisait la ville, le vainqueur le plus surprenant de ces élections est pourtant le PDS (Parti du socialisme démocratique), héritier du Parti communiste de la RDA, qui améliore encore son score de 17,7 % et grimpe à plus de 22 % des voix. A l'Ouest, où il n'était guère implanté jusqu'à présent et doit lutter contre de très forts ressentiments anticommunistes, le PDS a réussi à recueillir plus de 6 % des voix. A l'Est, où vivent encore de nombreux cadres de l'ancien régime, les héritiers de la RDA ont rassemblé le score imposant de près de 48 % des suffrages. La malice du candidat du parti, l'avocat Gregor Gysi, y est sans doute pour beaucoup, ainsi peut-être aussi que sa critique des bombardements américains en Afghanistan.
Effondrement. «Ce vote marque un tremblement de terre politique, comme on n'en avait pas vu depuis la guerre», s'étonnait hier soir le politologue Werner Weidenfeld, frappé par l'ampleur des déplacements de voix. A la forte poussée des deux partis de gauche correspond en effet un effondrement inédit du Parti chrétien-démocrate (CDU), tombé à 23,5 % des suffrages contre 40,8 % en 1999. Au pouvoir à Berlin, en alliance avec les sociaux-démo