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Libération

Arafat condamné au grand écart.

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Il peine à satisfaire l'Occident sans enflammer sa rue.
publié le 25 octobre 2001 à 1h22

«Jusqu'où Arafat pourra-t-il résister à une telle pression?» Cette interrogation d'un diplomate occidental résume bien la situation dans laquelle se retrouve le président palestinien une semaine après l'assassinat de Rehavam Zeevi. Rarement sa marge de manoeuvre aura été aussi étroite. Pourtant habitué aux exercices d'équilibriste, Arafat est chaque jour contraint, depuis le 11 septembre, à faire un peu plus le grand écart entre les pressions internationales et le sentiment très antiaméricain de la rue palestinienne. L'offensive sans précédent lancée par Tsahal dans les territoires sous contrôle palestinien, qui a culminé hier avec l'opération sanglante à Beit Rima, risque d'aggraver encore ce fossé.

Impopulaires. Déjà frustrés par l'interdiction de toute manifestation contre les frappes américaines, les Palestiniens sont aujourd'hui chauffés à blanc par la réoccupation de six villes des territoires. D'autant que cette offensive survient au moment où Arafat a multiplié les gestes signifiant qu'il ne couvrait pas les assassins du ministre israélien. Faisant arrêter quelques dizaines de membres du FPLP, il a déclaré «illégale» la branche armée de cette organisation palestinienne radicale, basée à Damas. Des mesures qui, aussi symboliques soient-elles, sont des plus impopulaires dans l'opinion.

«Ligne rouge». On voit mal dans cette situation déjà ingérable comment Arafat aurait pu répondre à l'ultimatum de Sharon le sommant de lui livrer les assassins de Rehavam Zeevi, avant qu'I