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Libération

L'Angleterre enterre le hasch de guerre

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Encore illégal, l'usage de cannabis sera néanmoins toléré.
publié le 25 octobre 2001 à 1h22

Londres de notre correspondant

Au royaume d'Angleterre, tirer sur un joint ne sera bientôt pas plus répréhensible que de prendre un tranquillisant sans ordonnance. Ceux qui s'y adonnent en pleine rue ne risqueront plus de finir au poste, et les médecins devraient pouvoir prescrire très rapidement de l'herbe aux malades atteints du cancer ou de sclérose en plaques. Dans un pays doté jusque-là des lois antistupéfiants les plus sévères de l'Union européenne, c'est une véritable révolution.

Danger mineur. Les travaillistes viennent de faire un grand pas vers la légalisation pure et simple du cannabis. Leur plan de mesures, détaillé mardi soir, a eu l'effet d'une bombe. Lors de leur arrivée au pouvoir, ils s'étaient prononcés pour une «tolérance zéro» envers toutes les drogues. Quatre ans plus tard, ils effectuent un virage à 180 degrés. La police ne doit plus gaspiller son temps et ses moyens à combattre un danger mineur, a expliqué le ministre de l'Intérieur, David Blunkett.

Dans la hiérarchie établie par ses services, le cannabis figure actuellement parmi les drogues semi-dures (classe B), juste derrière l'héroïne, la cocaïne ou le LSD (classe A). Sa possession est sanctionnée d'une peine de prison d'une durée maximale de cinq ans, assortie d'une lourde amende, et son commerce peut être puni de quatorze années derrière les barreaux. Dès le printemps prochain, le chanvre indien passera en catégorie C et sera assimilé, sur le plan pénal, au Valium ou à des anabolisants.

En théorie,