Sourda, Bir Zeit, Ramallah
envoyée spéciale
Des cailloux partout: petits sur les collines de ce coin de Cisjordanie truffé de colonies juives, énormes en travers des chaussées pour bloquer les accès aux localités palestiniennes. Et des chars tapis au creux des vallées, glissant lourdement sur les chemins de pierre dans des nuages de poussière, indifférents aux hommes et aux femmes qui marchent, inlassablement, d'un check point à un autre, sacs de provisions à la main.
Angoisse. Hier, Beit Rima était plus que jamais coupé du monde. Déclaré «zone militaire fermée» par Tsahal, ce village palestinien des environs de Ramallah comptait silencieusement ses morts, interdit d'images, interdit de paroles. Au moins six Palestiniens y ont été tués dans la nuit par l'armée israélienne, qui y traquait les assassins de Rehavam Zeevi, le ministre israélien du Tourisme, tué la semaine dernière par un commando du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Au moins six mais peut-être plus, nul ne le sait. Pour la première fois depuis très longtemps, ambulanciers et journalistes se sont vu refuser hier l'accès à une zone de combat, Beit Rima. «Ce sont les ordres, personne ne passe», déclaraient obstinément les jeunes soldats israéliens postés derrière les barrages de pierre ou de ciment. Pourquoi? «Pour des raisons de sécurité et des choix opérationnels», affirmait hier soir le porte-parole de l'armée, en précisant que l'«opération» était toujours en cours. Les ambulances bloquées aux ba