Ramallah envoyée spéciale
Il est petit, frêle, le regard dur, l'épaule bandée. «Je travaille dans une boulangerie de Beit Rima... Je préparais le pain quand, mercredi à un peu plus d'1 heure du matin, l'armée israélienne a envahi notre village...» Fahed Kadoura Rimawi a 23 ans. Invité à témoigner à Ramallah par Mustapha Barghouti, le président de l'Union des associations médicales palestiniennes, il raconte la surprise, la peur, l'attente.
«Un policier blessé est arrivé dans la boulangerie. On m'a envoyé chez l'infirmière pour qu'elle ouvre la clinique. Je suis parti en voiture avec un ami. En route, nous avons été cernés par les soldats israéliens. Nous avons essayé de les con tourner, mais ils nous ont tiré dessus. Nous sommes sortis de la voiture, ils tiraient encore plus fort, j'ai couru sur 400 mètres, puis ils m'ont touché. Ils m'ont arrêté, lié les mains et gardé jusqu'à 8 h 30. Je ne sais pas ce qu'est devenu mon ami. Je saignais et les soldats ne voulaient rien savoir. Ils m'ont laissé rentrer chez moi, mais, en chemin, d'autres soldats m'ont détenu à nouveau avec une douzaine d'autres.» Le jeune homme poursuit: «A 9 h 30, ils nous ont emmenés à la colonie voisine, ligotés et les yeux bandés. A 11 h 30, une infirmière israélienne m'a bandé l'épaule. Ils voulaient m'envoyer dans un hôpital israélien, je préférais celui de Ramallah...» A-t-il vu des femmes et des enfants blessés? «Non.» L'a-t-on interrogé? «Non.» Lui a-t-on proposé un verre d'eau? «Non.» Combien y avait