Jérusalem
de notre correspondante
Si les ministres les plus radicaux du gouvernement Sharon ne mettent pas leur démission dans la balance, l'armée israélienne devrait entamer un désengagement progressif des territoires «réoccupés» où, depuis huit jours, elle a déjà tué plus de 40 Palestiniens, dont des femmes et des enfants. Un mini-cabinet de sécurité, composé du chef du gouvernement Ariel Sharon, du ministre de la Défense Benyamin ben Eliezer et du chef de la diplomatie Shimon Pérès, devait se réunir hier soir à Tel-Aviv pour discuter de la date et des modalités d'un repli.
«Par étapes». Mais la présence exceptionnelle de trois ministres considérés comme des «durs», dont Avigdor Lieberman, chef de file de l'extrême droite, laisse à penser que le retrait de Tsahal, évoqué depuis plusieurs jours par les plus hauts responsables israéliens, ne sera pas aussi évident que certains le souhaiteraient. Shimon Pérès, qui revient d'un séjour aux Etats-Unis, pousse à un retrait le plus rapide possible afin de désamorcer la crise qui a éclaté avec Washington depuis le lancement de cette opération militaire, la plus importante depuis la création de l'Autorité palestinienne en 1994. Ariel Sharon et Benyamin Ben Eliezer sont favorables, eux, à un repli «par étapes», afin de maintenir la pression sur les Palestiniens.
«Les populations palestiniennes sont placées depuis six jours dans une situation intolérable de siège militaire, en violation des dispositions du droit humanitaire international»