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Le Mont-Blanc plus sûr que son modèle? Pas sûr

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Le Gothard a servi d'exemple pour la reconstruction du tunnel français.
publié le 26 octobre 2001 à 1h23

Lyon de notre correspondant

Jusqu'à mercredi, le Gothard était pour la France un modèle de tunnel. Après le drame du Mont-Blanc qui avait fait 39 morts le 24 mars 1999, un rapport parlementaire avait longuement détaillé ses installations, et les responsables du Mont-Blanc en ont pris exemple pour reconstruire leur ouvrage. Depuis, 2 milliards de francs (300 millions d'euros) ont été investis et le tunnel du Mont-Blanc va bientôt rouvrir aux voitures et aux camions. Quelles seraient, dans ce tunnel sécurisé, les conséquences d'un accident semblable à celui du Gothard?

Tubes étroits. Les deux tunnels se ressemblent. Des tubes étroits où des camions doivent se croiser. Au Gothard, «la largeur roulable de la chaussée n'est que de 7,80 mètres», notait, en mai 2000, le rapport Kerk. Le tunnel du Mont-Blanc, lui, ne fait que 7 mètres de large. C'est déjà peu quand deux camions se croisent, c'est encore plus étroit quand il faut faire demi-tour. La société gestionnaire ATMB a développé avec une société italienne un prototype de camion de pompier à deux têtes, capable de rouler dans l'obscurité. Trois véhicules ont été livrés pour 4 millions de francs (600 000 euros) chacun.

Au Gothard, sans la galerie de secours, «par laquelle de nombreuses personnes semblent avoir pu s'échapper, le nombre de victimes serait plus élevé», notait mercredi Moritz Leuenberger, président helvétique et ministre des Transports. A Chamonix, il n'y a pas de galerie de secours. En 1999, les refuges étaient des c