Genève de notre correspondant
Vingt-quatre heures après la catastrophe routière la plus grave que la Suisse ait jamais connue, les secouristes sont finalement arrivés à accéder au coeur du foyer de l'incendie hier, dans le courant de l'après-midi. Un bilan précis de l'accident reste cependant encore impossible à établir: les autorités dénombrent provisoirement 11 morts dont un Français, 5 personnes piégées dans leur voiture et 6 autres retrouvées gisantes sur l'asphalte, tentant vainement de fuir. L'on signalait aussi 128 disparus, mais rien n'indique qu'ils se trouvaient tous prisonniers dans le tunnel à ce moment-là.
A l'aide de canons à eau et de brumisateurs spéciaux, les 300 pompiers et policiers qui se relaient sans relâche sont parvenus à abaisser la température dans le tunnel qui avait dépassé les 1 000, voire les 1 200 degrés mercredi soir et bloquaient leur progression sur les 200 derniers mètres, où se trouvaient encore des voitures. Ils sont finalement parvenus dans le tunnel, alors que de nouveaux pans de voûte risquaient, eux aussi, de s'effondrer. Les cent véhicules, la plupart carbonisés, retrouvés en amont de l'accident sont a priori vides, selon la police cantonale du Tessin.
Voûte effondrée. Il est désormais possible de reconstituer le scénario de la catastrophe: à 9 h 45, mercredi, à un kilomètre du portail sud, un camionneur a perdu la maîtrise de son véhicule: «Tout à coup, j'ai vu un camion qui fonçait sur moi, en zigzaguant», raconte Bruno Saba, un routi