A quatre reprises en deux semaines, des matchs où jouait l'équipe nationale iranienne ont été suivis de manifestations violentes qui ont pris la forme d'une fronde ouverte contre le gouvernement, violemment réprimée. Lors du dernier match en date, jeudi soir, des rassemblements après la victoire de l'équipe iranienne contre celle des Emirats se sont transformés, dans certains quartiers, en affrontements avec les policiers. Des dizaines de personnes ont été arrêtées. A Chahrak-é-Ghods, dans le nord du pays, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. Une centaine de jeunes, selon les journalistes présents, ont été embarqués. Beaucoup ont été frappés, y compris des femmes, à coups de matraque. Les incidents de jeudi soir ont cependant été moins violents que ceux qui avaient suivi la défaite de l'Iran face à Bahreïn, le 21 octobre à Manama. Mais désormais, lors de chaque match, la police installe des barrages ou déconnecte les lignes des portables pour éviter que les jeunes communiquent entre eux.
Certains à Téhéran jugent que les heurts de ces derniers jours pourraient être le «prélude à une nouvelle révolution». D'autres estiment qu'il s'agit simplement de «hooliganisme». Il n'empêche que la police iranienne a retiré mercredi et jeudi des antennes paraboliques des toits de plusieurs quartiers de Téhéran, une mesure semblant surtout viser la réception de deux chaînes de télévision américaines, proches des monarchistes, émettant en persan depuis Los Angeles.
Av