Stockholm de notre correspondant
Quinze ans après le meurtre non élucidé du Premier ministre social-démocrate suédois Olof Palme, l'affaire rebondit. Dans une lettre publiée samedi par le quotidien populaire Expressen, Christer Pettersson avoue avoir tué Olof Palme. Dans cette lettre, écrite par son ami le journaliste Gert Fylking et cosignée par Pettersson, Fylking écrit: «Christer Pettersson m'a dit: "Bien sûr, c'est moi qui ai tiré, mais ils ne me coinceront jamais pour ça. L'arme a disparu."» Cet aveu signé mais sans valeur juridique a fait l'effet d'une bombe en Suède, car Pettersson, délinquant notoire, toxicomane et alcoolique à ses heures, a déjà été condamné en 1989 pour le meurtre de Palme avant d'être acquitté, faute de preuve matérielle.
Cauchemar. Loin d'être un soulagement, cet aveu est un cauchemar pour la Suède. Il alimente le traumatisme créé par le meurtre de février 1986, qui avait tiré brutalement la société suédoise du cocon d'innocence où elle baignait. L'«aveu» de Pettersson qui n'est pas sans éveiller un certain scepticisme tant l'homme est imprévisible, intéressé et exhibitionniste intervient deux jours après la publication dans le quotidien Dagens Nyheter de la première interview depuis 1986 de la veuve du Premier ministre, Lisbet Palme. Celle-ci marchait à côté de son mari ce soir du 28 février 1986, à Stockholm, lorsqu'Olof Palme a été abattu par un homme seul, armé d'un 357 Magnum. Alors qu'elle avait formellement identifié Christer Petters