Jérusalem de notre correspondante
«On ne peut justifier un assaut de si grande ampleur sur des centaines de milliers de civils par la nécessité de renforcer la sécurité du pays. Un assaut de ce type s'apparente à une punition collective, ce qui est interdit par la loi internationale.» Tel est en résumé le bilan, accablant, que vient de dresser B'tselem, l'organisation israélienne des droits de l'homme, de l'opération de réoccupation des territoires palestiniens. Celle-ci avait été lancée par l'armée israélienne le 19 octobre, à la suite de l'assassinat du ministre israélien du Tourisme Rehavam Zeevi par un commando du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). «Officiellement, le but de cette opération était de capturer les meurtriers du ministre. Toutefois, le moment choisi pour mener cet assaut, son caractère et ses résultats montrent clairement qu'il s'agissait surtout d'un acte de vengeance utilisé aussi pour faire pression sur l'ensemble de la population palestinienne», s'indignent les Israéliens de B'tselem.
Cynisme. Vendredi soir, en huit jours d'occupation, Tsahal avait déjà tué près de cinquante Palestiniens, dont au moins «cinq enfants et quatre femmes». «Un examen attentif des événements de ces derniers jours montre que les militaires israéliens ont toujours autant "la gâchette facile" et qu'ils témoignent d'un mépris total pour la vie humaine. Le ministre de la Défense a déclaré que les atteintes portées aux civils étaient minimes mais que les Palestinie