Il y avait là Elie (Barnavi) et ses gardes du corps, Leïla (Shahid) et ses admirateurs, Hubert (Védrine) et sa réserve naturelle. Mardi soir, au milieu des tours d'une cité, à Ris-Orangis (Essonne), les rideaux étaient rouges et les petits fours choisis. Le maire PS Thierry Mandon voit dans la conférence qu'il a montée la preuve du rang retrouvé de la France sur la scène diplomatique. Ses hôtes, respectivement ambassadeur d'Israël (Barnavi), déléguée de Palestine (Shahid) et ministre des Affaires étrangères (Védrine), venaient débattre, sans caméras, d'un sujet grave : «La situation internationale : l'analyse de la France.» Au départ, le thème tournait autour d'Israël et de la Palestine, mais il s'agissait, dit-on côté arabe, de ménager les susceptibilités : va donc pour cet intitulé suffisamment plat, qui interpelle chacun (juifs et musulmans) sans agresser personne.
Groupes ethniques. Ça ne risquait pas : Leïla et Elie, qui se tutoient et «s'apprécient depuis sept ou huit ans», ont multiplié les signes de cordialité. Hubert a bien parlé. Le public aussi a été chic : plusieurs centaines de personnes, dont les représentants des différents groupes ethniques ou religieux. Car Ris-Orangis, 25 000 habitants, explique son maire, est quasiment né au début des années 60 avec l'arrivée massive de pieds-noirs et Maghrébins. Ici, les communautés ont appris à vivre comme «là-bas», dit un vieil Algérien.
Défiance. Mais l'autre là-bas, ce bout de Proche-Orient où la population israélienne