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Portrait

Hu Jintao, de l'ombre chinoise à la cour des Grands

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Tournée européenne du dauphin désigné de Jiang Zemin.
publié le 2 novembre 2001 à 1h29

Pékin de notre correspondant

Hu Jintao, le vice-président chinois, en visite en France pour six jours, est un peu l'anti-Gorbatchev. Le père de la perestroïka avait été repéré bien avant son accession à la tête du Parti communiste d'URSS pour ses positions peu orthodoxes. Hu Jintao, à l'inverse, vit depuis une décennie dans la position du dauphin désigné, et se garde bien de prendre la moindre posture sortant du cadre étroit de l'orthodoxie chinoise de l'heure. Une prudence de Sioux qui en fait un illustre inconnu, non seulement pour ses interlocuteurs étrangers, mais aussi et surtout aux yeux des 1,3 milliard de Chinois dont il devrait pourtant guider la destinée dans moins de deux ans.

A 58 ans, Hu Jintao se présente au monde: à Moscou, d'abord, où il se rendait pour la première fois, appartenant à la génération des cadres qui a émergé après le schisme sinosoviétique. Puis à Londres, où il a eu droit à la reine et à tous les honneurs. Et en France, depuis hier, où l'attend un programme de chef d'Etat, avant l'Allemagne et l'Espagne. Il n'avait été, jusqu'ici, qu'en Amérique latine, au Moyen-Orient ou en Asie: il arrive cette fois dans la cour des Grands. Il ne lui restera plus qu'à faire la conquête des Etats-Unis, ce qui attendra des jours meilleurs.

«Numéro 5». Mais le système communiste chinois conservant tous ses droits, cette tournée aux allures présidentielles est couverte par les médias chinois comme il se doit, c'est-à-dire comme le dicte son rang de «numéro cinq» du