Menu
Libération

Une télé fait trembler le pouvoir géorgien

Article réservé aux abonnés
Une descente ratée contre une chaîne privée fait chuter le gouvernement.
publié le 2 novembre 2001 à 1h29

Moscou de notre correspondante

Une descente avortée de police, mardi dans les locaux de la principale télévision indépendante géorgienne, a débouché hier sur une crise politique, qui s'est soldée par le limogeage de tout le gouvernement et la démission du président du Parlement. Pour la troisième journée consécutive, des manifestants se sont rassemblés pour demander le départ du chef de l'Etat, Edouard Chevardnadze.

Intervention. Le ministre de la Sécurité d'Etat, Vakhtang Kutaletadzé, a été le premier à démissionner, mercredi, au lendemain de l'intervention d'une trentaine de ses agents au siège de la chaîne Rustavi 2. Ces policiers, venus officiellement pour vérifier des documents comptables, avaient été contraints de quitter les lieux par les employés dénonçant une atteinte à la liberté de la presse. Selon les responsables de Rustavi 2, en effet, un récent contrôle fiscal n'a révélé aucune irrégularité dans leur comptabilité. Filmée et diffusée en direct par la chaîne, l'intervention des policiers a suscité un vif émoi dans les milieux libéraux et incité les sympathisants de Rustavi 2 à se rassembler. Ils étaient mille mardi, et deux mille mercredi, devant le siège de la chaîne, et plusieurs milliers hier autour du Parlement. Rustavi 2, qui dénonce la corruption au sein du ministère de l'Intérieur, a souvent reçu des menaces, et un de ses journalistes vedettes a été assassiné en juillet dernier.

Décret. Pour couper court à la contestation des parlementaires qui voulaient imp