Los Angeles de notre correspondante
«Je plaide coupable... d'un crime que je n'ai pas commis», a tenté d'expliquer, mercredi à la sortie du tribunal de Los Angeles, Sara Jane Olson, 54 ans, la dernière des fugitives américaines. Elle venait, à la surprise générale, de déclarer au juge qu'elle était coupable d'avoir tenté de faire exploser deux voitures de policiers, il y a maintenant vingt-six ans, alors qu'elle avait toujours affirmé être innocente. Il n'y aura donc pas de procès de Kathleen Soliah, la révolutionnaire des années 70, devenue une très respectable bourgeoise du Middle West, mère de trois enfants, mariée à un médecin, qui a réussi à vivre clandestinement pendant vingt-cinq ans sous le faux nom de Sara Jane Olson.
Clandestinité. Sur la liste des «Ten Most Wanted» des Etats-Unis, elle a échappé au FBI pendant un quart de siècle: Kathleen Soliah n'existait plus, les années 70 étaient de l'histoire, et Sara Jane Olson menait une existence paisible de femme au foyer à Saint Paul (Minnesota). Elle n'avait gardé de son passé que son envie d'être comédienne et jouait dans le théâtre local. Prudente, elle ne communiquait pas avec ses anciens amis. Oubliée, sauf des policiers de Los Angeles qui n'avaient cessé de la rechercher. Grâce à l'émission de délation audiovisuelle America's Most Wanted et une prime de 20 000 dollars, un «tuyau» les a finalement mis sur la piste d'Olson, qu'ils ont arrêtée en juin 1999.
Etudiante à Berkeley au début des années 70, Kathleen avait renc