Pékin de notre correspondant
David Morton, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) à Pyongyang, est venu à Pékin samedi pour annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne d'abord: la Corée du Nord, après des années de famine catastrophique, vient d'enregistrer sa meilleure récolte depuis six ans. La mauvaise, ensuite: elle est menacée de famine à partir de janvier si l'aide internationale n'est pas au rendez-vous. Et de réclamer à la communauté internationale quelque 600 000 tonnes d'aide alimentaire pour permettre aux enfants nord-coréens de passer l'hiver.
L'explication de ce paradoxe est simple: le régime nord-coréen, dernier bastion stalinien de la planète, doit sa survie à une aide internationale massive qui ne lui a jamais fait défaut jusqu'ici, au nom de la stabilité dans l'une des régions les plus volatiles du globe. Cette année, toutefois, la crise afghane fait craindre une moindre mobilisation des bailleurs de fonds, les Etats-Unis en particulier, plaçant désormais la question coréenne au bas de l'échelle de leurs priorités.
Pénuries. Le représentant du PAM a souligné que, dans l'état actuel de son économie, la Corée du Nord ne pouvait espérer subvenir à ses besoins. «Le pays connaît des pénuries de carburant, d'électricité, d'engrais, de tracteurs. Il a besoin d'un important effort de développement, nous en parlons avec le gouvernement», a souligné David Morton. Mais l'officiel onusien a reconnu que, jusqu'ici, «il n'y a aucun signe décelable d