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Libération

Triste commémoration de la mort de Rabin

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Six ans après son assassinat, aucun dirigeant ne s'est déplacé à Tel-Aviv.
publié le 5 novembre 2001 à 1h31

Tel-Aviv envoyée spéciale

Six ans après son assassinat par un extrémiste juif, Yitzhak Rabin, coprix Nobel de la paix avec Shimon Pérès et Yasser Arafat, ne représente plus guère qu'une légende. Sans les milliers d'adolescents des mouvements de jeunesse transportés par cars entiers, sans les centaines de policiers et de soldats postés aux endroits clés, sans les 320 juifs belges qui se trouvaient là par hasard à l'occasion d'une visite de «solidarité» en Israël, la place Rabin aurait été quasi déserte samedi soir, pour la célébration de l'ex-Premier ministre disparu. Ni larmes, ni émotion, ni discours politique.

Comble du luxe. Il semblait loin ce 4 novembre 2000 où les dirigeants israéliens s'étaient succédé à la tribune, le président Moshe Katsav déclamant: «Rabin, nous te jurons à jamais "plus jamais!"» Le Premier ministre Ehud Barak déclarant: «Arafat, toi qui as serré la main de Rabin, ne laisse pas les extrémistes te mener sur le sentier de la souffrance pour les deux peuples!» Shimon Pérès jurant: «Les pierres et les tirs ne pourront pas tuer l'esprit de la paix, car la paix n'est pas un luxe, c'est notre oxygène.» Un an plus tard, la paix semble être le comble du luxe et pas un seul leader n'a osé se montrer pour le clamer. Seule Dalia Rabin a rappelé les paroles de son père: «La paix est notre seul pays et notre seul chemin», mais elle a eu du mal à susciter l'enthousiasme: vice-ministre de la Défense dans le gouvernement Sharon, la fille de Rabin est l'une des person