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Libération

Le camp du refus protestant à Belfast

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Hostiles à l'accord de paix, les loyalistes refusent de désarmer.
publié le 7 novembre 2001 à 1h33

Belfast envoyé spécial

Autour du terrain vague, d'immenses fresques martiales recouvrent les murs de brique. Mains tendues couleur rouge sang, guerriers cagoulés et slogans vengeurs souhaitent la bienvenue dans le bastion loyaliste de Shankill Road, à Belfast. Partout, une même signature: UFF, les Combattants pour la liberté de l'Ulster, le groupe paramilitaire le plus redouté par la population catholique.

Ce marquage du territoire est autant destiné aux républicains situés à portée de fusil, dans Falls Road, qu'à la milice protestante rivale, l'UVF, la Force des volontaires de l'Ulster, retranchée à l'autre bout de Shankill Road. Deux ennemis qui suscitent une haine presque égale chez ces pistoleros en mal de repère. Les soldats, qui se proclament «de Dieu et de la reine», se sentent plus que jamais abandonnés par l'un et par l'autre. Dans cette partie de Belfast, ainsi que dans les quartiers nord, la poudre continue de parler malgré les efforts de paix. Le mois dernier, après une série d'attaques à la bombe contre des foyers catholiques, le ministre britannique à l'Irlande du Nord, John Reid, a dû déclarer caduque la trêve décrétée par l'UFF en 1994. Un premier pas vers le retour en prison de ses activistes libérés à la faveur de l'accord du Vendredi saint. Depuis la décision de l'IRA de désarmer et la fin de la crise politique, tous les protagonistes du conflit nord-irlandais ont le regard tourné vers ce dernier carré d'irréductibles. Les appels à la destruction de leurs ar