Rome intérim
Les drapeaux américain et italien entrelacés sur une toile de 24 mètres de large, une délégation des pompiers de New York, un message vidéo du maire Rudolph Giuliani et peut-être même du président Bush, l'acteur Alain Delon et le ténor Andrea Boccelli sur une gigantesque scène installée piazza del Popolo à Rome: c'est l'image de solidarité envers les Etats-Unis qu'affichera ce samedi après-midi la droite italienne au pouvoir. Avec pour son chef, Silvio Berlusconi, l'évidente arrière-pensée de gommer ses nombreux faux pas sur la scène internationale.
Missiles sol-air. Quelque 100 000 personnes sont attendues à cette communion patriotique, que la gauche a immédiatement dénoncée comme une nouvelle bourde susceptible de diviser plus que d'unir le pays. Et ce d'autant qu'une manifestation des «antimondialisation», prévue le même jour contre le sommet de l'OMC au Qatar, a été maintenue, avec pour nouveau mot d'ordre «non à la guerre».
Du coup, des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises: interdiction du survol de Rome à moins de 3 000 pieds, batteries de missiles sol-air, mobilisation de 2 500 policiers, interdiction de manifester visage masqué.
C'est Giuliano Ferrara, directeur du journal Il Foglio et intime de Silvio Berlusconi, qui, le 16 octobre, a lancé l'idée de la manifestation proaméricaine. Son projet, baptisé «USA Day», apparaît au lendemain de l'énorme marche annuelle pour la paix qui a réuni plus de 200 000 manifestants à Assise, le 14 octobre. Ferr