Menu
Libération

Catastrophe prévisible.

Article réservé aux abonnés
L'urbanisme sauvage et l'imprévoyance de l'Etat expliquent le désastre.
publié le 12 novembre 2001 à 1h35

Il n'y a eu «aucune alerte préventive en direction de la population, s'insurge le quotidien El Watan dans son éditorial de dimanche. Aucune mesure d'urgence pour réduire l'impact de la force des eaux et du vent, alors que, dès mardi dernier, la météo avait annoncé l'important bouleversement climatique vécu depuis hier». Les services de la météorologie nationale se sont faits discrets, comme en témoigne une Algérienne, par téléphone: «J'ai eu beaucoup de mal à contacter la météo à Oran pour avoir des prévisions. On m'a répondu que pour avoir des informations, il fallait payer.»

Chez Météo France, on tente d'apporter des précisions sur la nature de la dépression orageuse qui a touché samedi l'Algérie, et en particulier Alger et Oran. «C'est une situation peu courante pour cette région, analyse Dominique Escale, prévisionniste. Le phénomène avait été prévu par la météo algérienne. Une dépression active est passée en Méditerranée, plus au sud que d'habitude.» Le résultat ? «150 millimètres d'eau sur Alger, essentiellement concentrés dans la matinée de samedi.» Les orages ont donc déversé 150 litres par mètre carré sur la capitale, en deux heures, l'équivalent d'une fois et demie ce qui tombe normalement durant le mois de novembre tout entier. A Oran, ce sont 140 mm qui sont tombés, soit l'équivalent de trois mois de novembre, «mais d'une manière moins concentrée, souligne Do-minique Escale. C'est rare en Algérie, mais nous connaissons ce type de situation deux à trois fois par an