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Libération

La Macédoine à nouveau tout près de la guerre.

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Affrontements entre forces de l'ordre et extrémistes albanais.
publié le 13 novembre 2001 à 1h36

Skopje envoyé spécial

Souriants mais déterminés, des hommes en civil contrôlent les entrées des villages autour de Tetovo, la capitale des Albanais de Macédoine. «Nous n'avons ressorti ni les kalach, ni les uniformes, mais ils sont à portée de main», affirme un jeune électricien qui, il y a deux mois, tenait le check point de Poroj, une des places fortes de l'UCK (Armée de libération nationale), la guérilla albanaise de Macédoine théoriquement démobilisée après la remise de 3 000 armes à l'Otan. Le fragile processus de paix lancé le 13 août avec l'accord d'Ohrid, signé sous pression occidentale par les principaux partis albanais et macédoniens, était déjà bien mal en point; les réformes constitutionnelles promises pour élargir les droits des Albanais ­ un quart de la population de cette République ex-yougoslave de deux millions d'habitants ­ s'enlisaient. Les affrontements de la nuit de dimanche à lundi entre forces de l'ordre macédoniennes et extrémistes albanais, qui ont coûté la vie à trois policiers, risquent de donner le coup de grâce à ce laborieux compromis. Même si les seize civils macédoniens enlevés la veille dans un autobus ont été relâchés, et que les forces de police commençaient hier soir à se retirer des abords du village dont l'entrée reste barrée par des troncs d'arbre, le calme reste très précaire.

Charnier. Dur parmi les durs au sein du VMRO (le parti nationaliste des Macédoniens slaves), le ministre de l'Intérieur Ljube Boskovski avait envoyé dimanche en fi