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Libération

La Chine proclame le SIDA menace nationale.

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Pékin organise une conférence consacrée à la maladie.
publié le 15 novembre 2001 à 1h37

Pékin de notre correspondant

L'homme séropositif reste dans l'ombre sur la scène d'un centre de conférences de Pékin et proclame : «Quand j'ai su que j'avais la maladie, j'ai voulu mourir. Mais grâce à l'aide du Parti et du gouvernement, je suis encore en vie sept ans après...» Peu après, le ministre chinois de la Santé, Zhang Wen-kang, affirme que la pensée du président Jiang Zemin doit servir de «guide» pour «améliorer la prévention et le traitement du sida»...

Cet habillage idéologique assez caricatural était sans doute nécessaire, en Chine communiste, pour opérer un virage à 180 degrés sur la question du sida. Car c'est bien d'un virage qu'il s'agit : jusqu'ici maladie de l'ombre, stigmatisée et largement méconnue, le sida est désormais une menace nationale qu'il faut endiguer sans faiblesse. Pour la première fois, les Chinois ont vu mardi soir à la télévision nationale un malade du sida à visage découvert, dont la photo faisait hier la une du Quotidien de la jeunesse de Pékin, un journal dont le public est le coeur de cible de toute campagne de prévention.

Comme toujours en Chine, il fallait un signal politique du sommet pour que le tabou soit levé : c'est désormais chose faite avec la tenue, cette semaine à Pékin, de la première conférence nationale consacrée au sida. Le représentant de l'Unicef à cette réunion a certes regretté que la Chine «n'en ait pas fait beaucoup plus par le passé», mais il a ajouté : «Le passé est le passé...»

Honte et peur. Peter Piot, le patron d