Téhéran envoyé spécial
La fraîcheur encore douce de la nuit iranienne, un public faisant mine d'espérer l'impossible, les grandes effigies des deux imams toisant le stade, le talent de deux ou trois joueurs, rien n'y a fait. L'Iran a bien battu in extremis l'Irlande, 1 à 0, mais défait 2 à 0 à l'aller, il lui fallait gagner par 3 à 0: il ne participera pas à la Coupe du monde 2002. Le match fut terne côté irlandais, chien fou côté iranien. Mais quel avant-match!
Le coup d'envoi devait être donné à 17 h 30, une fois la nuit tombée sur la pelouse de l'Azadi Stadium dans la banlieue de Téhéran. Dès le matin, des supporters investissent les tribunes: 120000 places non numérotées et plutôt bon marché. D'heure en heure, le stade se remplit aux trois-quarts d'un public essentiellement jeune. Et masculin. Les femmes iraniennes avaient finalement obtenu l'autorisation de venir voir ce match capital, après le feu vert donné à la venue d'un petit contingent d'Irlandaises. On ne vit guère et on n'entendit pas ces dernières, pas plus que les supporters mâles de l'Eire. On compta en revanche plusieurs dizaines d'Iraniennes en tchador, reléguées aux plus mauvaises places, dans un gradin en fin de virage.
Mais à part quelques bousculades et un drapeau iranien brûlé par des jeunes en colère, ce match n'a pas dégénéré en émeutes comme le craignaient les autorités. Un mois plus tôt, la défaite de la sélection iranienne face à Bahrein avait ainsi conduit à une éruption de violence, ponctuée de