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Libération

Algérie: «l'aide, on l'attend toujours».

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Le cynisme du pouvoir exaspère les sinistrés des inondations.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

Alger envoyé spécial

Entre une pile de bouteilles d'eau et une pile de pains, Fifi attend au bord d'une coulée de boue figée. Le quartier Frais-Vallon, à Alger, n'est plus qu'un chaos de carcasses et pylônes que parcourent en tous sens d'interminables colonnes humaines. «On donne une bouteille d'eau par famille, à quoi ça rime? Ici, rien ne vient de l'Etat. Ce sont les gens qui nous fournissent. Surtout des pauvres. L'un vient avec trois pulls, l'autre donne une couverture. Le pain, ce sont des boulangers qui en ont fait cadeau. Les dons internationaux sont toujours dans les dépôts. Il paraît qu'il fallait tout passer au scanner, comme s'il risquait d'y avoir des armes...», explique l'étudiante. Bénévole, elle travaille à la petite antenne installée par le Croissant-Rouge algérien, depuis les inondations de samedi dernier, qui ont fait plus de 700 morts, 168 disparus et des dizaines de milliers de sinistrés, selon un bilan toujours provisoire.

Décision irrévocable. Pourtant, des voitures bourrées de pain, de bouteilles d'eau et de packs de lait, des camions chargés de pommes de terre ou de riz arrivent de tout le pays. Vingt et un avions transportant de l'aide internationale ont atterri à Alger et plus de mille tonnes de vivres seraient entreposées dans la salle omnisports de Bab-Ezzouar. «Mais l'aide, on l'attend toujours», proteste-t-on à Bab-el-Oued, une des zones les plus touchées par la catastrophe. Pour avoir droit aux dons, il faut être resté depuis plus d'une semaine,